NEWSLETTER 57 - Quelles sont les news d'Audioscenic en ce début 2025 ?


Force est de constater que le programme des audiodescriptions fut particulièrement chargé en ce début d’année 2025. Et nous tenons à vous remercier d’avoir été si nombreux.ses à toutes nos présentations.
Il nous restera encore trois spectacles à vous proposer pour cette fin de saison 2024-2025, sans oublier notre traditionnel spectacle d’été au Festival Bruxellons. Nous vous les détaillerons en fin de ce courrier

Merci aussi à tous nos audiodescripteurices toujours prêt.e.s !
Un merci particulier aux rédacteurs habituels et occasionnels de ces beaux « retours » de spectacles que nous avons le plaisir de vous transmettre ici.

 

 « Lady Agatha » au Théâtre des Galeries

Nous arrivons aux Galeries pleins d'une joyeuse anticipation puisque c'est un biopic parfaitement déjanté et c'est une prouesse d'audiodescription que réalisent deux piliers de la discipline : Anne et Gisèle !  C’est grâce à elles que nous goûtons les innombrables cabrioles de cinq acteurs autour de la géniale Laure Godisiabois.
Recrutés par le metteur en scène pour leur souplesse et leur inventivité, ils endossent une septantaine de rôles et autant d'accoutrements dans des péripéties sur tous les continents.
Deux échafaudages se muent à une vitesse étourdissante en salon cosy chez Agatha, en bateau secoué par la tempête, en Orient express filant droit vers Bagdad où une tente dressée en un clin d’œil s'anime de marchands locaux...
Le spectacle démarre fort : Agatha annonce elle-même qu'elle est sur le point de naître en septembre 1890 : et voilà l'actrice émergeant du drap de sa maman parturiente !
Une telle prolifération drôlatique méritait bien la longue introduction où notre fine équipe distille toute l'essence de cette explosion de scènes.
Nous sommes proprement « émerveillés » par tant de talent au service de la bonne humeur et attendons déjà beaucoup du prochain spectacle au Théâtre du Parc, où notre ancienne reine s'entête à défier tout son entourage.

 

L'introduction présentée par Anne et Gisèle, avec l'intervention de Christophe pour la mise en place du matériel, nous a donné un large aperçu des personnages et de ce qui se trouvait sur scène en vue de représenter divers épisodes de l'existence bien remplie de Lady Agatha. C'est Laure Godisiabois qui incarnait Agatha Christie et elle était accompagnée par 5 acteurs qui se partageaient tous les autres rôles. Les comédiens nous ont offert un spectacle remarquable, déroulant une série de séquences correspondant à diverses étapes de la vie mouvementée de cette grande dame à partir de sa naissance! Le tout présenté avec une copieuse dose d'humour (spectacle de fin d'année oblige) mais aussi avec beaucoup de sensibilité et parfois même de rudesse.
Des changements rapides de costumes et d'ambiances ont rendu cette pièce très vivante mais ont aussi constitué un défi pour les audiodescriptrices tout allait tellement vite! Et pourtant l'essentiel a pu nous être communiqué. Encore merci aux acteurs pour ce magnifique moment de magie ainsi qu'à Anne et Gisèle, c'était encore une réussite.

 

 

« Hamlet » au Théâtre National

Cette fois, c'est le National qui nous offre un spectacle grandiose : le suisse Sermet s'attaque à l'un des sommets du répertoire, et avec quel talent !
Je voudrais d'abord rendre un hommage tout particulier à l'audiodescription qui a mobilisé trois personnes pour trois heures intenses : Anne-Marie survole la carrière de Shakespeare alors que Christophe Vande Voorde nous présente la physionomie des dix comédiens et que Bénédicte rappelle les énormes dimensions de la scène : 20 m de large sur 11 de profondeur où dominera le blanc pour faire ressortir plus tard du sang en abondance.
J'ai été subjugué par Adrien Drumel, jadis danseur, qui enrichit sa parole claire par une mobilité incessante, parfois à plat ventre comme pour puiser des forces telluriques ou bondissant au point d'ébranler quelque peu le premier rang.
Chose frappante : alors qu'au XVIème, seuls des hommes interprétaient les rôles féminins, ici plusieurs comédiennes sont gardes, messagers ou, pour la plus âgée, le spectre.
Christophe Sermet a fort heureusement retravaillé le texte pour lui rendre la verdeur que devait ressentir le public d'alors.
Le rythme est soutenu avec une limpidité du texte de chaque instant.
On y retrouve les grands enjeux : Hamlet doit venger son père mais n'a pas l'âme d'un meurtrier ; les préceptes religieux ajoutent au dilemme : tuer un coupable en prière serait lui garantir le paradis.
Enfin, comme il sied à toute tragédie, les plans les mieux ficelés se révèlent foireux.
Bref, nous avons été scotchés par cette interprétation de bout en bout.

 

Shakespeare est revenu un peu rajeuni, avec des répliques adaptées à notre langage d'aujourd'hui, ce qui donne une saveur particulière et une certaine légèreté à ce drame de la vengeance et de la jalousie.
Malgré sa longueur (3 heures), ce spectacle a attiré la foule et à Audioscenic aussi les spectateurs ont répondu en nombre et l'équipe était renforcée pour l'occasion. Aussitôt le matériel distribué par Christophe, Anne-Marie, Bénédicte et Christophe (l'autre) se sont lancés dans une introduction bien détaillée, éminemment utile pour une pièce assez complexe, mais qu'elles et ils ont suivie à nos côtés, disons dans le creux de nos oreilles.
Les comédiens ont réalisé une prestation de toute beauté, sur le plan théâtral et athlétique que nous n'oublierons pas de si tôt, tant c'était impressionnant.
Quant au décor, il répondait parfaitement aux scènes successives et nous avait été bien présenté au début.
Merci à toute la troupe des acteurs et à la formidable équipe d'Audioscenic.

 

 

« La Reine Rouge » au Théâtre Royal du Parc

Dans le magnifique cadre du Parc, nous assistons à un spectacle imaginatif superbement ficelé par Valériane de Maerteleire où, partant d'une simple anecdote, fourmillent mille répliques cocasses qui plantent en même temps des personnages historiques :
Spaak très soupe-au-lait qui en arrache le fil du téléphone, la Reine (royal bulldozer qui pulvérise la raison d’État et affiche une foi du charbonnier dans le progrès soviétique), quant à Baudouin, âgé de 27 ans en 1958, il s'incarne dans un jeune diplômé du conservatoire.
Enfin, la suprême trouvaille : deux grandes pies étincelantes dans leur parure qui, animées par la jeune marionnettiste, reproduisent les ragots de l'époque comme le font les réseaux sociaux actuels.
Tout cela nous est impeccablement restitué par Marc et Gisèle qui nous font découvrir au travers de la vitre du fond le parc du palais, l’Atomium qui se construit inexorablement et les saisons changeantes.
Nous avons adoré.

 

 

« Les Trois Sœurs (version androïde) » au Théâtre Varia

Le Théâtre Varia nous a déjà présenté quelques petites merveilles, et les « Trois Sœurs » en est une de plus. Deux robots sur scène, ce n'est pas courant mais, heureusement, il s'agissait bien d'authentiques personnages, qui évoluent comme des automates dans leurs démarches, et leurs interactions avec les humains étaient étonnantes. Un distributeur sophistiqué (et amusant) de nourriture et un vivier (renfermant un personnage inattendu !) étaient les principales curiosités du décor. Un texte, qui souvent, ne va pas au fond des choses, laisse planer un certain malaise. Un père mort mais toujours présent par les volontés qu'il a imposées. Sarah et Marc, après avoir décrit la composition du décor et les personnages, ont suivi toute l'activité sur scène et ainsi permis à chacun d'entre-nous de bénéficier de l'entièreté de cette magnifique pièce. L'audiodescription a réussi une synchronisation parfaite avec les comédiens, et la technique, installée par Christophe et tout à fait au point, permettait une écoute confortable dans les casques. Conclusion : une belle soirée qu'il ne fallait pas rater !
Nous aurons encore l'occasion d'assister à de beaux spectacles.

 

 

« L’Empreinte » au Théâtre de Poche

Les deux Christophe et Marc sont déjà présents à notre arrivée et ils accompagneront les 29 spectateurs de notre groupe durant toute cette soirée. Dès notre entrée dans le gradin, Kunda et Lucile, suivies de leurs grand-mères, se présentent, guidées par les comédiens qui les feront vivre tout à l'heure. Nous pouvons ainsi admirer, avec plaisir, l'ingéniosité de leur conception et poser mille et une questions les concernant. Les audiodescripteurs prennent le relais pour la traditionnelle introduction, toujours très utile et bienvenue, d'autant qu'il s'agit d'un spectacle incluant les marionnettes mais aussi de véritables personnages, y compris des musiciens. Les filles tentent de retrouver des indices de leurs origines, mais ce n'est pas simple car presque tout n'est que brouillards et imprécisions, que ce soit au Rwanda ou plus près de chez nous. Et elles font pourtant appel à leurs grand-mères. La scène régulièrement enfumée n'empêche pas Christophe et Marc de décrire ce qui s'y passe avec beaucoup de précision. Une pièce attachante qui met en lumière une triste réalité, et qui a été fort appréciée. Merci au petit comité chargé de la programmation.

 

 

« Toc Toc » au Centre Culturel d'Uccle

Nous étions nombreux à avoir coché « Toc Toc » dont le scénario est en soi prometteur : six patients (tous atteints d'un toc différent) vont devoir s'organiser en l'absence du spécialiste sauveur.
 Cette comédie envoie à tout bout de champ des vagues d’hilarité parmi les 800 spectateurs.
 Nous pouvons goûter le tout grâce à Marc qui, à peine revenu du Poche, nous introduit par le menu dans la salle d'attente où il se charge de nous faire partager les facéties par ex. de Daniel Hanssens, volubile en diable, qui exprime tout en chiffres, ou Blanche (sa fille Maud) tellement obsédée d'hygiène qu'elle en vient à saisir quelque chose entre les coudes ! Et puis, il y a Bob qui, refusant de marcher sur les lignes au sol, se fait un tapis de revues pour les cacher.
Anne enchaîne avec la virtuosité d'un reporter sportif pour ramasser ses descriptifs entre les répliques fulgurantes.
Un bravo enthousiaste à tous les deux !
Mais la comédie prend une tournure bien humaine puisque, s'impatientant du retard du médecin, les six personnages tentent de se guérir les uns les autres dans une belle solidarité.
C’était le point d'orgue de la saison au CCU mais certes pas le terme de notre bonne humeur.

 

Par ce beau dimanche ensoleillé, la Compagnie de Bruxelles attend un nombreux public au Centre Culturel d'Uccle. Au menu : deux heures de détente. Avec la pièce choisie, réunissant six personnages assez particuliers et chacun porteur d'un "toc" différent, dans la salle d'attente d'un spécialiste renommé. Mais l'attente se prolonge et ils décident alors de se préparer ensemble à une consultation de groupe. Tous ces "patients" ainsi que l'assistante évoluent dans un très beau décor et nous transportent vraiment dans le rire et l'émerveillement. Bravo et merci à tous les interprètes.
Anne et Marc ont déjà annoncé, dans l'introduction, les manies de tous les candidats à une consultation chez ce célèbre docteur, ceci afin de garantir un bon suivi de cette comédie. C'est donc en étant bien préparés que nous avons assisté à ces situations improbables, avec une excellente audiodescription présente à nos oreilles en complément du texte.
Ces deux spectacles étaient complètement différents mais valaient la peine d'être vus.

 

Et pour les oreilles curieuses


Permettez-nous de vous inviter à l'écoute de quelques podcasts ...

 


Qu'est-ce qui crée la distance entre les personnes voyantes et les personnes non-voyantes ?

C’est notre ami Nicolas Poncelet, devenu lui-même malvoyant, qui se pose la question. Et il s’interroge :

Comment faciliter le contact entre nous ?  

Pour tenter une réponse, il a réalisé avec Alice Latta de la webradio Cherry Radio 1170, "On s'éclaire ?!", une série de podcasts, financés et produits par l’asbl « Vivre chez soi ». Deux de ces podcasts sont accessibles ci-dessous ; ils relatent le vécu de deux non-voyants, Muriel 50 ans, et Ibrahim 35 ans. Rencontres en mode sans tabou, surprenantes, et souvent teintées d'humour.

Rencontre avec Muriel (durée : 16 minutes)
Rencontre avec Ibrahim (durée : 11 minutes)

N'hésitez pas à les diffuser autour de vous !
Vous pouvez aussi les écouter via le site https://www.cherryradio1170.be/

 

 

C’est maintenant au tour de notre collègue et amie, Rose-Anne Ducarme, de s'essayer au micro du podcast Le Temps d'un Café, diffusé sur RCF Radio.
Se poser quelques instants pour écouter le quotidien extraordinaire de gens ordinaire, voilà qui pourrait être notre credo.
Si vous avez envie de découvrir l'envers du décor de notre activité, c'est par ici :

Rose-Anne Ducarme : l'audio description (durée : 30 minutes)

Merci Rose-Anne !

 

Au plaisir de vous retrouver nombreux à nos prochaines activités !
L'équipe d'Audioscenic

 

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